Quelques jours à peine séparaient Maeve de sa rencontre avec Paddy à la librairie. Cet emballement ce jour-là et cette surprenante ribambelle d’émotions ne l’avait depuis plus jamais quitté. La nuit même après son retour de l’appartement de Roxy, elle avait récupéré le petit bout de papier sur lequel il avait soigneusement griffonné son numéro. Le dos enfoncé sans son canapé, elle se remémorait continuellement le moindre geste et le moindre mot qu’il avait prononcé. Elle était complètement perturbée par Paddy… désorientée, ailleurs, le visage du brun éternellement coincé dans sa rétine. Plus elle pensait à lui, plus elle se perdait. Ce soir-là, elle avait entré son numéro dans son répertoire. Elle avait rédigé deux, puis trois puis quatre fois plus ou moins le même message. A chaque brouillon rédigé, elle repensait à une bribe de leur conversation. La librairie, Coralie. Coralie… Forcée de constater qu’elle n’aurait pas de repos avant de lui avoir transmis quelque chose, elle avait jugé correct de lui envoyer un message assez simple, dans lequel elle le remerciait pour le café. Elle ajoutait tout de même qu’elle espérait qu’il était bien rentré et qu’il ne lui en voulait pas trop. S’en suivi finalement quelques échanges par sms tout au long de la semaine. A chaque fois, elle hésitait : devait-elle l’inviter à sortir ou attendre qu’il fasse lui-même une proposition ?  Elle n’avait tout simplement pas suffisamment confiance en elle Maeve pour prendre les devants… elle n’était pas non plus persuadée qu’il en avait envie. Pourtant, c’était lui qui lui avait donné son numéro et non l’inverse. Il attendait donc peut-être quelque chose de la part de Maeve ?

Comme d’habitude après la fermeture du White Lotus, Maeve rentrait chez elle à pieds quand le temps le permettait. Elle avait de la chance de vivre dans le même quartier que son salon de thé. Moins de quinze minutes séparaient le WL de son appartement à Twin Peek. Son appartement, elle ne l’affectionnait pas plus que ça. Elle n’était jamais trop pressée de le retrouver. La brune vivait dans un immeuble à dix étages avec ascenseur et plus précisément au deuxième étage. Son apart se composait d’un salon, d’une cuisine séparée, d’une petite salle de bain et d’une chambre plutôt spacieuse. De ses expériences professionnelles passées, elle avait gardé de nombreuses économies qu’elle avait majoritairement utilisé pour acquérir le White Lotus mais aussi pour emménager son appartement. Elle payait un loyer assez élevé à cause de son emplacement. Maeve, elle aimait beaucoup les plantes vertes qui donnaient une apparence assez austère à son petit chez elle. Elle aimait aussi beaucoup les les cadres photos dans lesquels on pouvait retrouver quelques personnalités : des figures féministes, quelques drag queen (un univers qui la captivait), des photos des Washington, les cartes postales de Declan. Maeve était incroyablement organisée, tout était toujours correctement à sa place, bien rangé dans les placards. Elle n’avait pas peur des visites surprises, qui se faisaient évidemment plutôt rares.

En route pour rentrer chez elle, elle actionna le petit bouton d’allumage de sa vaporette. Elle s’essayait, depuis quelques temps, à arrêter de fumer. Elle inhala doucement le parfum fruit des bois qu’elle avait choisi tandis que ses pas la menaient tranquillement chez elle. Elle pensait à lui.

Au détour d’une ruelle et tandis qu’elle marchait tête baissée, concentrée sur ses pensées, elle se retrouva projeté en arrière, son corps se confrontant directement à celui d'un passant. Sa cigarette électronique lui glissa immédiatement des doigts pour rouler sous une voiture stationnée sur le bord du trottoir. Le choc ne fut pas si terrible pour Maeve, dont le corps était finalement déjà si près du sol du haut de sa petite taille. Elle s’apprêtait toutefois dire quelque chose, à moitié couchée parterre, la jupe quelque peu relevée sur les genoux, quand elle reconnue le visage de Paddy malgré la noirceur de la nuit.

un soupir glisse sur tes lèvres. t'aimes pas ça, courir partout. t'aimes pas spécialement ça, devoir aller jusqu'au centre commercial pour une simple connerie. course de dernière minute qui aurait totalement pu attendre un autre jour : mais tu n'as pas eu totalement le choix. tu te pinces les lèvres, babiole glissée dans la poche intérieur de ta veste. les mains enfoncées dans tes poches, tu ne fais pas spécialement attention à ce qui t'entoure. ta journée à été longue, et tu n'as qu'une envie : rentrer. un soupir t'échappe et tu glisses tes doigts dans tes mèches, secouant un peu la tête. le froid t'incite à marcher un peu plus rapidement dans la rue.
un peu perdu dans tes pensées, tu ne fais pas spécialement attention.
tu penses à maeve. tu ne sais même pas pourquoi. parce qu'il y a un message en attente d'une réponse sur ton téléphone. tu te mords l'intérieur de la joue. cela ne fait quelques jours que vous discutez par messages, et pourtant, tu as l'impression que ça fait des années. c'est facile, c'est tellement ... instinctif. tu n'arrives pas à poser un mot sur tout ça, une sensation. une quelconque explication. ça te trouble plus que tu ne le voudrais. et en même temps, c'est en continuité avec toutes ces longues années.

tu ne fais pas attention autour de toi, et tu devrais le faire un peu plus. notamment quand ton corps en rencontre un autre, et que tu reprends tes esprits. tu fronces un peu les sourcils. peu de chance pour que tu finisses au sol. par contre ... tu poses ton regard sur la silhouette. maeve. tu manques un léger souffle et tu viens te baisser pour attraper sa main et la redresser, une moue sur les lippes. je suis tellement désolé, je ne regardais pas ou j'allais et ... tu fermes les yeux un instant. un petit soupir t'échappe. ça va ? j'espère que tu t'es pas fais mal en tombant ... tu ajoutes, inquiet.
tu t'en veux un peu, aussi.
c'est totalement idiot, de recroiser la brune de cette manière. tu te sens con. et maladroit, du haut de ton mètre quatre-vingt-dix. ça ne t'était pas arrivé depuis plusieurs années, quand tu y repenses. tu retiens un léger soupir, et tu observes la jeune femme, ne sachant pas trop quoi dire, ni même quoi penser. comment je peux me faire pardonner ? tu demandes avec un petit sourire timide sur les lèvres.

Cette stature, la fluidité de son geste pour l’aider à se relever, c’était bien Paddy. La jeune femme attrapa sa main pour se laisser attirer vers lui. « Je suis tellement désolé, je ne regardais pas ou j'allais et ... ça va ? j'espère que tu t'es pas fais mal en tombant ». Elle n’avait pas mal, au contraire, cette situation la faisait rire. C’était décidément inscrit en eux, ils ne pouvaient tout simplement pas se manquer. Cette aimantation, cette connexion d’autrefois, ces rencontres hasardeuses… Elle riait Maeve, incapable de se contrôler. Et puis, elle avait été si facilement projeté en arrière, envolée, comme un petit avion de papier. « C’est rien... non ça va, je vais très bien t’en fait pas. En fait, ça m’arrive tout le temps ce genre de choses... » Elle secoua sa jupe pour lui redonner sa forme originelle avant de ramasser son sac à main. Les maladresses légendaires de Maeve étaient-elles qu’elle se retrouvait régulièrement dans les pires situations. Elle sentait que Paddy était inquiet… ça lui faisait plaisir à Maeve. « Je t’assure que ça va. C’est, en fait, l'histoire de ma vie... Me cogner contre des meubles, des poteaux, des lampadaires… et même contre des êtres humains désormais. ». Elle laissa échapper un rire, tout doux. L’image de sa cigarette électronique roulant sous la voiture revint soudainement dans son esprit. « Ah merde, ma cigarette électronique » elle se dirigea vers le véhicule à l’arrêt et commença à scruter partout. Heureusement, elle n’avait pas roulé trop loin. Aussi, elle se baissa simplement pour la récupérer avant de l’analyser, la faisant pivoter dans tous les sens entre ses doigts. « Cassée… c’est comme-ci le Dieu de la cigarette voulait que je recommence à fumer. » elle souriait et revenait vers Paddy, les pas légers. « comment je peux me faire pardonner ? » Sa tête se penche sur le côté quand se dessine sur le visage du brun un sourire timide. Ce sourire… Les pommettes rougissantes, elle chercha ses mots, définitivement perturbée par sa question. Il pouvait se faire pardonner de bien des manières… « Je ne sais pas trop… » dit-elle en se mordant la lèvre supérieure. « Tu peux… me raccompagner si tu veux ? Je n’habite pas très loin… à quelques rues, là-bas derrière. » Son cœur se bloqua net à l’intérieur. Pardon ? Que venait-elle de dire ? Elle n’était définitivement plus elle-même, encore une fois. Il pouvait interpréter ça de bien des manières lui aussi. « Enfin… ça me ferait plaisir de marcher un petit peu avec toi… mais, tu avais peut-être quelque chose à faire ? Sinon heu... oublie ça haha, j'ai peut-être pris un coup sur la tête finalement. » stupide, hobbit, joufflue. Elle baissa les yeux... les pommettes plus éclatantes que jamais. Elle se sentait comme une adolescente, insouciante et...

tu te pinces un bref instant les lèvres quand le brune se met à rire. et ça te tire un sourire, bien malgré toi. tu te mords l'intérieur de la joue un bref instant et tu l'observes de longues secondes. tu t'en veux. et c'est bizarre, de recroiser la brune comme ça, non ? carrément bizarre, ouais. c’est rien... non ça va, je vais très bien t’en fait pas. en fait, ça m’arrive tout le temps ce genre de choses... je t’assure que ça va. c’est, en fait, l'histoire de ma vie... me cogner contre des meubles, des poteaux, des lampadaires… et même contre des êtres humains désormais. tu glisses tes doigts dans ta nuque, toujours un peu gêné face à la jeune femme. mais ça te faire rire un peu, alors que maeve lisse les plis de sa jupe. ah merde, ma cigarette électronique.
tu te pinces les lèvres, alors que maeve s'éloigne pour aller récupérer l'objet, qui a volé un peu plus loin. tu ne savais pas qu'elle fumait. ou tout du moins ... qu'elle possédait une cigarette électronique. cassée… c’est comme-ci le dieu de la cigarette voulait que je recommence à fumer. tu fronces un peu les sourcils. tu t'en veux un peu, maintenant. tu te mords l'intérieur de la joue un bref instant et un petit soupir s'échappe de tes lèvres. tu t'en veux un peu, à présent. je suis désolé ... tu souffles faiblement. comment te faire pardonner ? tu offres un faible sourire à la brune, un peu gêné.

je ne sais pas trop… tu peux… me raccompagner si tu veux ? je n’habite pas très loin… à quelques rues, là-bas derrière. tu fronces un peu les sourcils. chez elle ? pourquoi pas. tu ne peux pas nier que l'idée de découvrir ou habite la jeune femme ne te déplaît pas ... enfin bon. tu dois juste la raccompagner, n'est-ce pas ? pas forcément rentrer chez elle. enfin… ça me ferait plaisir de marcher un petit peu avec toi… mais, tu avais peut-être quelque chose à faire ? sinon heu... oublie ça haha, j'ai peut-être pris un coup sur la tête finalement. tu te pinces les lèvres un instant. ça ne me dérange pas ... tu souffles doucement. et puis je serais certain que tu ne te feras pas renversée ... tu ajoutes avec un petit rire face à maeve. tu glisses une main dans tes cheveux un bref instant, te mordant l'intérieur de la joue un bref instant. ça me ferait plaisir de marcher aussi avec toi. tu ajoutes avec un petit sourire, haussant les épaules l'air de rien. tu viens tendre ton bras à maeve, un petit sourire sur le coin des lèvres, alors que vous vous mettez en route en direction de l'appartement habité par la jeune femme.
c'est peut-être pas une mauvaise chose, d'avoir renversé la brune, au final. vous discutez de tout et de rien le long du chemin. de la journée de la brune, de la tienne. des discussions sans réel intérêt. et pourtant, ça te plaît bien. tu te mords l'intérieur de la joue un bref instants, alors que vous arrivez au pied de l'immeuble ou habite la jeune femme. et bien ... voilà. tu souffles avec un petit sourire face à la brune.

« ça ne me dérange pas.  et puis je serais certain que tu ne te feras pas renversée. ça me ferait plaisir de marcher aussi avec toi. » elle le regardait avec ses grands yeux verts, une pointe d’adrénaline lui parcourant l’échine. Alors il acceptait de la raccompagner, elle était si contente qu’elle accepta sans gêne de lui prendre le bras pour marcher à ses côtés. Ils marchèrent quelques minutes, pendant lesquelles ils discutèrent de leur journée. Elle regrettait d’avoir choisi le chemin habituel, celui qui la ramenait le plus rapidement possible chez elle après le boulot. Elle regrettait, oui, de ne pas avoir changé d’itinéraire pour passer plus de temps avec lui. Plus l’immeuble s’approchait, plus elle ralentissait le pas. « et bien ... voilà. « Au pied de l’immeuble, à lumière des appliques de la porte d’entrée principale, Maeve se laissa porter ses émotions. Elle ne voulait, ni que leurs conversations s’arrêtent, ni le voir partir. Pas comme ça, pas après cette rencontre inattendue (et violente) dans la ruelle. Portée par l’adrénaline, par ses désirs, aussi, elle tenta le tout pour le tout : « Est-ce que tu veux monter ? Je me disais… toi comme moi, on a tellement un planning chargé… ça serait juste l’occasion de pouvoir discuter un peu plus longtemps que la dernière fois… si tu veux ? » son esprit divaguait complètement. Et s’il refusait sa proposition ? Et s’il l’envoyait balader ? La tension était palpable, elle avait peur de sa réaction… Quand il accepta finalement sa demande. Elle faillit tomber dans le coma. Elle souffla un petit peu, rassurée, mais pas moins anxieuse, pas moins stressée. Ils entrèrent dans le hall de l’immeuble. Un panneau « en maintenance » était collé sur les portes coulissantes de l’ascenseur. Cet élévateur, elle l’évitait, depuis un certain événement survenu quelques jours plus tôt avec un certain individu désobligeant. Ils prirent les escaliers pour monter jusqu’au deuxième étage. « Tu verras… c’est pas très grand mais…enfin, tu verras. » elle ne pouvait pas lui dire qu’elle aimait se retrouver dans son petit nid, parce qu’elle n’affectionnait pas spécialement son petit appartement. Elle en aimait certes la décoration mais n’était pas plus à l’aise que ça à l’intérieur. Ils arrivèrent à l’appartement 125. Il n’y avait aucune logique particulière entre le nombre d’étages et les numéros des appartements. « On y est » avait-elle prononcée en tournant la clef dans le verrou de la porte d’entrée. Elle entra la première pour prendre possession des lieux, pour allumer la lumière du salon et ouvrir les volets avant de refermer la fenêtre. Elle était toujours prudente, Maeve. La peur des cambriolages, sans doute, l’obligeait à fermer chaque jour ses volets avant de partir au salon de thé. La porte d’entrée donnait sur un couloir qui donnait directement accès à son salon. Le salon était plutôt bien rangé, quelques romans étaient empilés le long de la télévision, il faisait relativement chaud à l’intérieur. Elle balança son sac à main et sa veste sur une chaise proche du canapé. « C’est pas très grand comme je te le disais… Ne te gêne surtout pas en tout cas, fait comme chez toi. » lui dit-elle en lui proposant de s'asseoir sur le canapé du salon. « Est-ce que… je peux t’offrir quelque chose à boire ? » lui dit-elle en s’approchant de la cuisine séparée par une alcôve. Elle était horriblement stressée, elle n’arrivait tout simplement pas à se calmer… cette situation, n’était tellement pas prévue… ses yeux verts le consultèrent un instant. Elle avait chaud, beaucoup trop chaud. Un problème de chauffage ? Ou tout autre chose ? "ça fait longtemps... qu'on attend". Elle y repensait, là, en cet instant, à ces mots qu'il lui avait dit. Ressentait-il les choses... comme elle pouvait les ressentir ? Et si...

tu raccompagnes la jeune femme jusqu'à chez elle, heureux de sentir sa main agripper doucement ton bras tandis que vous marchez tranquillement dans la rue. il n'y a pas de vent, et il ne fait pas si froid que ça. vous parlez de tout et de rien, des sujets du quotidien pendant quelques minutes. de quoi arriver au bas de l'immeuble de la jeune femme, un petit sourire sur les lèvres. tu t'arrêtes en face d'elle, un peu gêné, ne sachant pas quoi dire. tu mentirais en disant que partir ne te ferait rien. tu n'en as pas envie. est-ce que tu veux monter ? je me disais… toi comme moi, on a tellement un planning chargé… ça serait juste l’occasion de pouvoir discuter un peu plus longtemps que la dernière fois… si tu veux ? tu observes maeve quelques instants. tu ne sais pas si tu es étonné ou non, pas sa proposition. tu te mords l'intérieur de la joue. avec plaisir. tu souffles, un sourire sur les lèvres. vous pénétrez dans le hall de l'immeuble, et ton regard se pose sur la maintenance de l'ascenseur. tant mieux. ça vous évitera sans doute de vous retrouver tous les deux dans un espace si restreint. tu te pinces les lèvres. vous prenez les escaliers, et ça t'évites de penser à ce qu'il aurait pu se passer dans le dit-ascenseur. tu verras… c’est pas très grand mais…enfin, tu verras. tu hoches doucement la tête, pensif. ce n'est pas très grand chez moi non plus, ne t'en fais pas. tu esquisses un sourire. tu as hâte de découvrir l'appartement de maeve. tu ne sais même pas pourquoi. c'est idiot, non ? c'est totalement idiot. tu te grattes la joue du bout des doigts, et vous arrivez finalement au bon étage. ton regard se pose sur le nombre : 125. tu hoches doucement la tête. tu tâches de retenir le chemin pour retrouver l'appartement de la jeune femme. qui sait, ça peut être utile. on y est. tu esquisses un sourire, inconsciemment.

tu laisses maeve entrer la première dans le lieu, et tu viens la suivre, refermant la porte derrière toi, observant la décoration t'entourant. la jeune femme s'éloigne pour aller ouvrir les volets et tu restes silencieux. un petit sourire s'esquisse sur tes traits. ça te rend heureux, d'être là. c'est idiot, non ?
sans doute.
mais tu t'en fiches. tu t'avances un peu dans ce que tu devines sans mal-être le salon. et ton regard essaye de se poser partout à la fois, sur le petit canapé, sur la pile de livre empilée prêt de la télévision. tu te grattes la joue du bout des doigts. tu veux tout retenir de ce lieu. c'’est pas très grand comme je te le disais… ne te gêne surtout pas en tous cas, fait comme chez toi. est-ce que… je peux t’offrir quelque chose à boire ? tu viens retirer ta veste, et repères le porte manteau dans l'entrée. tu viens accrocher ton manteau, avant de t'avancer un peu dans le salon, ton regard se posant sur maeve au-delà de la petite alcôve. ce que tu as ... il est peut-être un peu tard pour un café, cette fois. un rire t'échappe et tu hausses les épaules l'air de rien. si la situation n'était pas si étrange et ... plus habituelle, disons, tu aurais pu facilement demander une bière à la jeune femme. mais ce n'est pas très glamour. ton regard croise celui de la jeune femme, et tu esquisses un sourire. elle te propose un verre de vin, et tu hoches doucement la tête.

la situation est étrange, non ? elle te trouble. tu ne sais pas pourquoi, si c'est parce que tu as attendu depuis longtemps, ou non. tu te mords l'intérieur de la joue un bref instant et tu glisses une main dans tes cheveux. vous vous retrouvez rapidement dans le petit salon, un verre entre les doigts, installés sur le petit canapé de la brune. je m’attendais à pire quand tu m'as dis que c'était petit, chez toi. tu souffles avec un petit sourire face à maeve. tu t'sens plutôt bien, ici. tu ne saurais pas expliquer pourquoi. j'aime bien, c'est mignon. tu ajoutes doucement. tu bouges un peu, et ton genou vient toucher celui de la brune. volontairement ? sans doute. ton regard vient chercher celui de la brune un instant.

« ce que tu as ... il est peut-être un peu tard pour un café, cette fois. » La jeune femme repensait à leur dernière rencontre dans la librairie. Elle réalisait seulement maintenant à quel point lui proposer un café aussi tard dans la journée fut une idée stupide… Son rire vint se mêler à celui de Paddy puis elle quitta le salon pour s’enfoncer dans la cuisine avant d’ouvrir le frigidaire pour récupérer une bouteille de muscat dans la portière. Elle chercha quelques secondes le tire-bouchon dans le tiroir sous l’évier avant d’ouvrir soigneusement la bouteille de vin. Maeve, elle avait le coup de main pour ces trucs-là, faire péter les bouchons ou les capsules de bières (parfois même avec ses dents, en ce qui concerne les capsules en tout cas). Un talent caché qu’elle préférait ne pas dévoiler, sauf quand elle se donnait en spectacle… le plus souvent, bourrée, au beau milieu d’une soirée. Un spectacle dont elle n’était pas très fière, donc. Pendant qu’elle choisissait ses plus beaux verres à pied, Maeve songeait à son retour dans le salon. Paddy était là, sur son canapé, attendant sagement le retour de la brune… et elle avait encore du mal à réaliser. Les verres déposés sur le plan de travail, elle leva les yeux sur la fenêtre de la cuisine, fixant un instant son propre reflet. Son cœur n’avait cessé de s’emballer depuis qu’il avait accepté de la suivre dans son appartement. Ses mains tremblaient, un petit peu. La jeune femme prit une longue inspiration… avant de retourner auprès de Paddy, déposant les verres et la bouteille sur la table basse. Elle était assise à côté de lui (très, proche de lui). Le dos bien droit, elle attrapa la bouteille pour remplir le verre de Paddy et le sien. « J’espère que tu aimes le Muscat ? J’ai pas pensé à te demander… un choix par reflexe, sans doute. »  elle souriait tandis le brun récupérait son verre. «  je m’attendais à pire quand tu m'as dis que c'était petit, chez toi. » il avait raison, elle exagérait toujours les choses. Mais son loft à Chicago lui manquait. Il était beau, spacieux, façonné dans de vieilles pierres apparentes. Celui-ci n’avait rien à lui envier. Maeve restait assise au bord du canapé, légèrement incliné vers Paddy. Elle le scrutait, de ses yeux verts… elle le trouvait si attirant…Paddy…  « j'aime bien, c'est mignon » « C'est vrai ? Merci... »le regard du brun vint chercher le sien pendant un instant. Elle admira son visage, ses traits virils affirmés, les yeux bruns qui la fixaient… elle revoyait son visage adolescent, ce regard, qu’elle aimait tant… Puis vint le contact du genou de Paddy contre le sien. Ce contact, futile, anodin, fut comme un électrochoc, l'élément déclencheur. Portée par une force indéfinissable, par cette connexion mystérieuse qui les reliaient tous les deux, elle s'approcha timidement de son visage pour coller, lentement, ses lèvres contre les siennes... Prenant conscience de ce qu’elle venait de faire, elle recula vivement, pour se figer, confuse et écarlate. Elle n’osait plus le regarder. « Pardon… je… je sais vraiment pas ce qui m’a pris. » était-ce un choix par réflexe, ça aussi ? Ou le résultat d’un long, très long désir inconscient ?

tu relèves un peu la tête en entendant un bouchon de bouteille sauter. et tu esquisses un petit sourire. tu restes silencieux pour le moment, continuant d'observer tout autour de toi, curieux du moindre détail se trouvant dans la pièce. tu as envie de tout voir, de tout découvrir. c'est un peu étrange de se retrouver là après tant de temps, mais bon. c'est comme ... t'en sais trop rien. un aperçu de ce qui aurait pu se produire il y a plusieurs années déjà. maeve revient rapidement, deux verres à la main et une bouteille dans l'autre. tu esquisses un petit sourire. j’espère que tu aimes le muscat ? j’ai pas pensé à te demander… un choix par réflexe, sans doute. tu ris un peu. c'est parfait. mais tu n'étais pas obligée d'ouvrir une bouteille pour si peu. tu souffles, amusé. tu récupères ton verre, ton regard se posant sur la brune. vous trinquez et tu viens plonger tes lèvres dans l'alcool, fermant les yeux un court instant. tu te redresses un peu pour pouvoir observer maeve. ce n'est pas si petit que ça, chez elle, quand on y pense. et puis ... et puis c'est mignon, comme décoration. ça te plaît bien. c'est vrai ? merci... tu hoches doucement la tête. t'es sincère.
tu soutiens le regard de la jeune femme de longues secondes,
te perd un instant dans ses prunelles pâles. tu sais pas spécialement ce qu'il se passe, là, maintenant. il y a simplement les lèvres de la brune qui viennent à la rencontre des tiennes. tu fermes les yeux un instant, et tu ne vois que la brune s'éloigner, écarlate. pardon... je ...je sais vraiment pas ce qui m'a pris. tu ne laisses pas maeve terminer sa phrase que tu viens te pencher doucement sur elle, remontant une main contre sa joue pour revenir l'embrasser doucement, tout doucement. c'est ok. tu souffles doucement en te redressant un peu, venant boire une petite gorgée dans ton verre avant de le poser sur la table basse. tu te redresses un peu, revient t'appuyer dans le dossier du canapé, un sourire un peu con sur les lèvres. tu observes la brune de longues secondes. tu sais, j'me dis ... tu te mords l'intérieur de la joue un instant. ça fait quoi, vingt ans ? tu ris un peu. mais j'pense que je serais incapable d'attendre plus de cinq minutes avant de t'embrasser encore. tu ajoutes. tu esquisses un sourire, et tu viens récupérer son verre entre ses doigts, pour le poser prêt du tien. juste pour pouvoir revenir l'embrasser, glisser une main contre sa taille et l'autre contre sa nuque.
vous avez assez attendu.

Maeve n’avait pas le temps de se remettre en question, de paniquer, de s’affoler, de s’inquiéter de la réaction de Paddy car déjà, il se penchait vers elle, remontant délicatement une main contre sa joue empourprée. Sans doute pouvait-il lire sa surprise dans son regard, quand il vint presser ses lèvres contre les siennes. Ses lèvres, si douces, si délicieuses, telles qu’elles les avaient secrètement imaginées. « C’est ok » dit-il en se redressant un peu, portant son verre à ses lèvres. Son cœur martelait sa poitrine. Elle l’observait, elle aussi, incapable de prononcer un mot, incapable de libérer la moindre expression. La tête lui tournait, l’air lui manquait. « tu sais, j'me dis » elle releva le menton, plongeant son regard dans le sien. « ça fait quoi, vingt ans ? » elle inclina la tête sur le côté, baissant légèrement les yeux, angoissée à l’idée de ce qu’il allait lui dire. « mais j'pense que je serais incapable d'attendre plus de cinq minutes avant de t'embrasser encore » elle se décomposa, profondément troublée par les paroles de Paddy. Il venait de récupérer son verre pour le poser sur la table basse avant de revenir l’embrasser. Elle le laissa faire, complètement paralysée, électrifiée. Elle pouvait sentir sa main se presser contre sa taille et son autre main, contre sa nuque. Un long frisson lui parcourra l'échine. Elle plongea ses yeux dans les siens, hypnotisée par ses prunelles brunes. A son tour, elle glissa une main contre son dos, rapprochant son corps fragile contre le sien. Comment avait-elle pu lui résister si longtemps... se tenir à l’écart, se contenter d’un simple bonjour ou d’un bonsoir au détour d’une ruelle, se contenter de quelques gestes amicaux. Se contenter de rien, finalement. Maintenant, elle le désirait si fort Paddy. Elle s’écarta un instant, pour le contempler, profitant de cet instant comme-ci il pouvait être le dernier. « ça fait assez longtemps… qu’on attend… c’est ce que tu m’as dit…dans la librairie…» Son regard s'intensifiait dans celui de Paddy. Elle rayonnait, Maeve. « Je…j’ai… »   clairement des difficultés à m’exprimer. sa voix se brisa quelque peu, elle n’arrivait tout simplement pas à lui dire, à lui exprimer ce qu’elle pensait. Elle prenait pourtant conscience de ce qu’elle voulait. Elle le voulait, lui. Elle le désirait, lui. Elle n’avait toujours désiré que lui en son âme et conscience. « ça a toujours été toi…Paddy. »

ton regard vient croiser celui de la brune et tu souris doucement.t'es bien, là. tu t'sens bien. tu fermes les yeux un bref instant, avant de venir l'embrasser une nouvelle fois. il y a cette pensée qui vient traverser ton esprit : comment est-ce que tu as pu te passer de ça pendant tant de temps ? tu ne sais pas. tu n'en as strictement aucune idée. mais les années sont clairement de trop. tu penses sentir les mains de maeve glisse dans ton dos, et ça te tire un soupir d'aise tout contre ses lèvres. tu te redresses un peu. à peine. juste pour pouvoir l'observer, tes doigts toujours glissés contre sa taille, ton regard se plongeant dans la contemplation de ses traits. un sourire se dessine sur tes lippes. ça fait assez longtemps… qu’on attend… c’est ce que tu m’as dit…dans la librairie… tu hoches doucement la tête aux mots de maeve. je... j'ai... ça a toujours été toi… paddy. tu fermes les yeux un bref instant, et tu caresses doucement sa taille du bout des doigts. il s'est passé beaucoup de chose dans ma vie. tu souffles. je ne crois pas au hasard. encore moins quand ton visage a été si familier dans mon esprit pendant tant de temps. tu ajoutes après un bref instant de réflexion. un petit soupir s'échappe de tes lèvres, et tu ris un peu, bêtement, pour rien. on est vachement con, quand même. tu souffles, amusé.
tes doigts glissent doucement de sa taille à sa hanche, laissant tes doigts y exercer une pression pour guider la brune un peu plus contre toi, ses genoux encadrant ton bassin et le poids de son corps contre le tiens. tes doigts viennent caresser son dos, et tu te penches un peu pour laisser ton nez frotter doucement contre celui de maeve, un sourire sur les lippes. et un peu ... lents. que tu viens souffler tout doucement, fermant les yeux en venant embrasser sa joue tout doucement. puis la petite parcelle de peau sous son oreille, son cou, sa mâchoire. tu savoures le parfum de sa peau contre tes lippes. tu te retiens - de justesse - de venir y glisser ta langue tout doucement. pour y récolter quelques senteurs différentes. tu soupires contre son épiderme. t'es bien là.  
vraiment bien.

c’était parfait.. tu tournes la tête vers maeve quand elle se laisse glisser sur le matelas, sur le ventre. tu glisses une main contre ton front pour en éloigner tes mèches noires. nah ... on peut toujours faire mieux. tu pouffes un peu de rire et tu te tournes un peu vers la brune. tu t'appuies sur un coude pour l'observer longuement, un sourire sur les lèvres. mieux. et prendre moins de temps avant de te retrouver à serrer la jeune femme contre toi. tu retiens un petit rire à cette pensée. on attend pas autant de temps cette fois, hm ? tu souffles, pouffant un peu de rire. tu l'attires contre toi pour déposer un baiser sur ses lèvres. t'as pas envie de trop penser ou de trop expliquer ce geste. t'en as envie, c'est tout. tu ne sais pas ou ça va vous mener, tout ça. tu n'as pas envie d'y réfléchir. t'es plutôt bien, là.
tu suis finalement la jeune femme quand elle te propose de rester manger un petit quelque chose. vous vous rhabillez rapidement avant de rejoindre la pièce à vivre du petit appartement. tu te sens bien, aux côtés de la jeune femme. terriblement bien. tu termines tout de même par quitter l'endroit. tu travailles demain, t'as pas d'affaires pour te changer. et puis ... et puis, tu sais pas trop. c'est un peu bizarre, non ? t'en sais rien. t'as pas envie d'y réfléchir, et de te prendre la tête là-dessus.

Le visage écrasé contre le matelas, elle pouffait de rire elle aussi. Certes, ils pouvaient toujours « faire mieux » mais… elle sentait que les souvenirs de cette nuit resteraient longtemps gravés dans son esprit. Elle se perdait dans les yeux du brun. Elle se sentait si bien… apaisée, comme libérée du poids de toutes ces années d’innocence. Elle se laissa guider contre lui, ne pouvant retenir un soupir d’allégresse. « on attend pas autant de temps cette fois, hm ? » il l’attire contre elle et dépose un baiser sur ses lèvres. Elle ferme les yeux, se délectant de ce moment de tendresse. « Non... impossible…»  qu’elle lui glisse à l’oreille, refermant ses bras contre son dos, le visage collé contre lui. Quelques minutes se passent avec qu’ils ne quittent le lit. Maeve se redresse pour rejoindre directement la salle de bain, s’entourant d’un kimono quelque peu déshabillé. De retour dans la chambre, elle propose au brun de rester manger. Le repas est stimulé par leurs conversations, leurs rires et quelques baisers renouvelés. Puis Paddy décide de rentrer chez lui. Pour elle comme pour lui, la semaine de travail n’est pas terminée. Sur le parvis de son appartement, Maeve se dresse sur la pointe des pieds pour lui offrir un dernier baiser. Puis refermant définitivement la porte après l'avoir regardé partir, elle se dirige d’abord dans le salon où elle retrouve les verres de vins. Elle jette un regard en biais à son propre verre, à peine entamé. Son rire vient embellir sa petite maisonnée puis elle se laisse tomber sur le canapé, un coussin bientôt serré contre elle. Elle avait osé l’embrasser la première alors… après des dizaines d’années à se tourner autour… il lui tardait déjà de le revoir, Paddy. Oui, ils devaient se revoir. C'était écrit.
------------------------------------ THE END