Le soleil déclinait derrière un océan de nuages. La fraîcheur parcourait l’espace. Maeve venait d'acheter en kiosque, son journal habituel. Elle en effectuait une lecture attentive, adossé contre un banc à disposition des passants. Elle passait en revue les derniers événements de la rubrique internationale. Son attention se porta sur la section européenne : “Amazon nous a détruits” : l'Italie perd une de ses plus anciennes librairies. Encore une victime pour le compte de Jeff Bezos. Maeve, elle avait celle mauvaise habitude de commander exclusivement ses bouquins sur Internet. Elle était devenue une cliente exigeante, guidée par un besoin d’immédiateté immodéré. Ce comportement d’achat, elle le devait pour beaucoup à son mode de vie et par sa routine excessive à Chicago. Elle prenait toutefois de plus en plus de recul sur ses habitudes de consommation. Adolescente, Maeve était de celles et ceux qui passent des aprem dans le rayon des livres d'un magasin culturel, les fesses posées parterre entre deux PLV. Ses lectures l’emmenaient si loin qu’elle en oubliait les clients du magasin, les vendeurs, les autres lecteurs. Maeve, elle aimait glisser ses doigts sur la couverture des livres, fouiner dans les étagères pour dénicher la perle rare, ranger les livres à la bonne lettre de l’alphabet. Ses préférences littéraires avaient franchement évolué à l'âge adulte, passant du genre fantastique au roman historique, à l’autobiographie puis à la fiction. L'article sur la librairie de Turin souleva un vrai cas de conscience pour notre lectrice. Depuis combien de temps n'avait-elle pas passé le pas de la porte d'une librairie ou d'une bibliothèque ? Depuis combien de temps n'avait-elle pas consulté un vendeur physiquement bien réel, loin des chatbos et autres intelligences artificielles ? Le e-commerce réussissait si bien à déshumaniser les choses. Maeve se sentait soudain victime elle aussi, de la digitalisation du monde.

Sa réflexion la poussa jusqu’aux portes de Park County Library. Dans sa vitrine, elle pouvait voir son reflet. Il lui sembla, pendant un instant éphémère, que son père se tenait à ses côtés. Il avait tant de fois succombé aux caprices de sa petite princesse : l’accompagner à la librairie le samedi après-midi était un moment précieux, rare et extraordinaire. Lui qui travaillait trop, lui qui avait si peu de temps à consacrer individuellement à ses cinq enfants. Parmi tous les endroits à Meadow Oaks qui lui rappelaient son père, la librairie avait une place bien plus particulières dans ses souvenirs. Un petit pincement au cœur et une pensée nostalgique plus tard, la trentenaire poussa finalement la porte d’entrée de la librairie. Un timide « Bonsoir » s’extirpa d’entre ses lèvres. Il lui sembla entendre une voix masculine au fin fond du magasin. Qu’importe fut la réponse, Maeve avait déjà la tête dans les nuages. Elle observait, admirait, contemplait la librairie. Rien ne semblait avoir changé depuis son départ. Tous ses sens étaient sollicités, elle ressentait la douceur et le calme de cet endroit si familier. Elle se laissa porter par les livres, son regard éperdu de nostalgie, oubliant jusqu'à toute présence humaine autour d'elle.

un soupir glisse sur tes lèvres, ton regard se pose sur la petite horloge du comptoir. le soleil commencé à décliner dans le ciel, la nuit tombe. c'est bientôt l'heure de fermer. c'est pas plus mal, ça va te faire du bien de rentrer un peu. il y a de ces journées qui sont trop longues, quoiqu'il arrive, quoique tu essayes de faire pour que les heures passent plus rapidement. cette journée en fait partie. tu glisses tes doigts dans tes cheveux, un nouveau souffle sur les lèvres. t'es à peu prêt certain que plus personne ne va se pointer aussi tard, alors tu quittes ta chaise derrière le comptoir, et tu te diriges vers la petite réserve de la libraire, ou tu commences à étiqueter et compter le nombre de livres reçu des derniers auteurs à la mode. tu n'as que ça à faire, pour essayer de faire passer le temps, pour patienter jusqu'à l'heure libératrice.
plongé dans ton activité, c'est la petite cloche accrochée à la porte qui attire ton attention. tu ne sais pas quelle heure il est, si cela fait seulement cinq minutes que tu es occupé ou plutôt trente. tu penches pour le premier cas, et ça te désespère d'avance. bonsoir. un soupir t'échappe.
ils ont pas autre chose à faire, les gens ?

tu reposes ta pile de livre sur la petite table, après une vague réponse, comme quoi tu arrives. tu notes dans un coin de feuille là ou tu te trouvais dans tes comptes, avant de rejoindre la partie principale de la libraire. tu te figes un bref instant face à la silhouette, au visage, au sourire. doux sourire que tu sembles connaître si bien, depuis toutes ces années. âme qui semble plongée dans l'univers l'entourant. tu l'observes de longues secondes. trop longues sans doute.
maeve. tu souffles finalement, incapable de te comporter comme si de rien n'était. de la vouvoyer, de la traiter comme n’importe qui. et pourtant, vous vous connaissez si peu. tu ne peux t'empêcher de te retrouver projeter des années en arrière. années qui semblent si lointaines, en y pensant bien. tu te racles légèrement la gorge. est-ce que je peux t'aider ? tu demandes poliment. qu'est-ce que tu fais ici ? tu cloisonnes tes pensées. tu te pinces les lèvres un instant. tu cherches un type d'ouvrage en particuliers ? parce que c'est tellement rassurant, la routine. c'est tellement rassurant, de se baser sur des questions idiotes.
bonjour, vous cherchez un livre ? un roman ? est-ce que je peux vous aider ?
non ? très bien, je vous laisse regarder. prière silencieuse - et égoïste - pour que la brune sache déjà ce qu'elle veut. ambiance palpable dans l'espace restreint entre les ouvrages. tu te grattes la nuque un bref instant, en oublierait presque l'heure de fermeture approchant de plus en plus. ça fait longtemps. que tu te surprends à murmurer. idiot. trop longtemps sans doute. tu l'as déjà croisée, maeve, depuis son retour en ville (de ce que tu as pu comprendre), mais vous n'avez jamais eu de réelle occasion d'échanger. lâchement, tu as toujours pris soin d'éviter les jours ou elle est présente sur place, quand tu te rends au white lotus salon.
trop lâchement. trop idiot surtout.
tu t'rends même pas compte d'à quel point son sourire est ancré dans ta mémoire.

« Maeve ».  Une voix caverneuse et pénétrante la dissipe complètement de ses songes. Pour une raison inconnue, son cœur se met à battre de plus en plus fort dans sa poitrine. Penchée sur un beau livre à l’effigie de Klimt, la main posée délicatement sur sa couverture, elle n’ose pas le regarder en face.  Son visage tourne à la confusion : ses pommettes s’enflamment. « Est-ce que je peux t'aider ? »  Maeve réalise finalement son impolitesse, celle de feindre l’ignorance, celle de faire semblant de ne pas l’avoir entendu arriver. Elle se redresse donc, tourne lentement les talons vers lui. Branle-bas de combat, alerte générale. Avait-il seulement réalisé l’impact titanesque que cette phrase, d’une banalité renversante, venait de créer dans la tête de Maeve ? Paddy lui adressait la parole. Paddy, s’adressait à elle, et uniquement à elle car dans cette librairie, il n’y avait apparemment personne d’autre. Et il la tutoyait, si familièrement. Son regard se porta sur son imposante carrure. Il était si grand, massif, imposant. Elle acquiesce timidement pour répondre à sa question. « Tu cherches un type d'ouvrage en particuliers ? »  Un type d’ouvrage ? Pourquoi était-elle là déjà ? Ah oui, une simple nostalgie, un simple retour aux sources c’est ça ? Paddy est devenu libraire ? Chaos inside. Elle invente quelque chose. « Heu… alors oui, oui oui exactement…je recherche quelque chose. C’est pour ça que je suis là, je m’excuse de faire irruption si tardivement. »  Elle se sent complètement ridicule. « Je suis à la recherche d’un livre pour ma mère. Un livre qui retrace… l’histoire de l’équitation aux Etats-Unis. ».  Elle pense être sortie d’affaire, pour l’instant en tout cas. Il ne pouvait pas deviner l’agitation de ses pensées. Elle se souvenait de ses regards furtifs dans la cour de récréation. Ces regards n’avaient, à priori, aucune signification particulière. Pourtant quand elle le regardait, tout s’imprimait automatiquement dans sa mémoire : sa démarche, son allure, son visage captivant. Ils ne s’étaient jamais dit grand-chose, si ce n’est un banal bonjour au détour d’une ruelle, quelques gestes amicaux, un sourire (de nombreux sourires). Un manège sans fin, une routine perpétuelle. Il murmure. « Ça fait longtemps. »  Longtemps, oui, longtemps… longtemps qu’elle rêvait de dépasser cette routine par un échange, un vrai, avec des longues phrases, des mots, du sens. « C’est drôle de t’entendre dire ça. »  qu’elle murmure à son tour. Elle qui se croyait physiquement extrêmement maladroite, elle était finalement encore pire avec ses mots : « Je veux dire... enfin en fait, c’est pas ce que je voulais dire. Je voulais dire, c’est vrai que ça fait longtemps, depuis la dernière fois au salon de thé ? »  Elle n’était déjà plus elle-même. « Tu travailles ici ? »  dit-elle en jetant un coup d’œil dans la librairie. « C’est drôle mais, je trouve que ça te va tellement bien. Chaque fois que je pense à toi, tu as toujours un livre à la main. »  Elle s’étouffe. La température monte. « Dans mes souvenirs, je veux dire, dans mes souvenirs tu as toujours un livre à la main. » La situation devient vraiment pire que prévue. Maeve n’est déjà plus elle-même. « On peut peut-être….chercher ce bouquin ? » lui dit-elle avec un sourire. Elle laisse ses pas l’amener dans un rayon derrière Paddy. A l’intérieur, son cœur est explosif. Tout ça n’a tout simplement aucun sens. Il y en a-t-il jamais eu un dans leur relation plus qu'étrange ?

ce n'est pas à ça que tu t'attendais. clairement pas. pas cette silhouette, pas ce visage. à moitié appuyé contre un des piliers du mur, tu observes la jeune femme de longues secondes. c'est étrange, de se retrouver là, non ? t'es bien obligé de rester dans la libraire. bien obliger de faire ton job. t'es payé pour ça, après tout. pas payé énormément, mais ça te suffit bien pour le moment. tu te pinces les lèvres un bref instant. heu… alors oui, oui oui exactement… je recherche quelque chose. c’est pour ça que je suis là, je m’excuse de faire irruption si tardivement. je suis à la recherche d’un livre pour ma mère. Un livre qui retrace… l’histoire de l’équitation aux états-unis. tu hoches doucement la tête, essayant de réfléchir correctement, mais c'est comme si quelque chose venait parasiter l'information dans ton cerveau. et ce quelque chose ce n'est pas n'importe quoi.
ce n'est pas n'importe qui. tu te perds un instant dans tes pensées. parce que c'est facile de revenir quelques années en arrière. quelques longues années. adolescence chaotique, premières années en tant qu'adulte bien pire encore. qu'est-ce que tu serais devenu, si tu avais osé aller lui parler ? t'en sais trop rien. c'est une vie que tu ne découvriras plus. pas à trente-sept ans passés.

et ça fait longtemps.
tellement longtemps.

tu fronces un peu les sourcils, te rendant compte de ce que tu viens de prononcer à voix haute. tu te grattes la joue du bout des doigts. c’est drôle de t’entendre dire ça. tu fronces un peu les sourcils, par réflexes. ah bon ? tu demandes, presque amusé. je veux dire... enfin en fait, c’est pas ce que je voulais dire.je voulais dire, c’est vrai que ça fait longtemps, depuis la dernière fois au salon de thé ? tu travailles ici ? tu te contentes de hocher doucement la tête à sa question. tu ne comptes plus les années depuis lesquelles tu bosses ici. trop sans doute. c’est drôle mais, je trouve que ça te va tellement bien. chaque fois que je pense à toi, tu as toujours un livre à la main. dans mes souvenirs, je veux dire, dans mes souvenirs tu as toujours un livre à la main. tu te pinces les lèvres un bref instant, ton regard s'égarant sur une ou deux couvertures colorées. je vois ce que tu veux dire. tu souffles doucement. je lis toujours autant. tu ajoutes avec un petit sourire, un peu timide. tu te redresses finalement. on peut peut-être... chercher ce bouquin ? tu hoches la tête. bien sur. tu t'éloignes déjà un peu pour te diriger vers le rayon adéquat, dans la petite libraire. tu penses à milles choses à la fois.
l'histoire de l'équitation, c'est ça ? c'est assez vaste comme sujet. y'a pas mal de bouquin centrés sur des états différents. tu souffles en parcourant les titres du regard. les sujets dérivent aussi par moments. l'équitation, c'est vaste. y'a celle qu'on connaît tous ici, avec les rodéo, mais dans beaucoup d'endroits, c'est un simple sport. privilégier par les riches. c'est affreusement cher. tu ne peux empêcher la moue sur tes lèvres. comment les gens peuvent payer si cher pour grimper sur une bête ? tu ne comprends pas. sans doute parce que tu as toujours été un piètre cavalier. tu tires un livre de l'étagère. qu'est-ce que tu en penses ? ça pourrait correspondre à ce que ta mère recherche ? tu demandes en lui tendant l'ouvrage, tes doigts effleurant les siens.

Paddy se met en action à travers les rayons. clairement dans son élément c’est ce qui lui vient à l’esprit. Elle le suit jusqu’au rayon qui la concerne puis il se met à lui parler d’équitation et de rodéo, enfin quelque chose comme ça. Erreur 404, c’est ce qui se trame dans son cerveau.  Maeve, elle acquiesce à chaque fois qu’il termine une phrase par des interjections presque inaudibles. Ce qui la fait revenir sur terre, ce sont ses derniers mots. La demoiselle regarde le bout de ses chaussures, comme une enfant de quatre ans, honteuse. Le cheval, un sport de privilégiés. Elle pense à sa mère, celle qui lui sert de faux prétexte et qui oblige « le libraire » à fouiner dans les étagères. Le cheval, une véritable passion pour la matriarche Washington. Une passion transmise à quelques membres de la famille. Les ballades à cheval, ce bonheur intime de se retrouver seule en forêt, à gambader d’un endroit à un autre est un plaisir que Maeve aime à s’offrir. Cette activité, elle s’y était remise quelques années en arrière, pendant sa « thérapie » quelque peu imposée par Nash. Aujourd’hui, elle passait des galops à son rythme, prenant plaisir à s’occuper de son cheval à l’écurie. Le cheval ne lui appartenait pas, du moins pas encore, acquérir un cheval étant tout à fait dans ses projets. Elle ne voulait pas mentir, pourtant c’est ce qu’elle fit : « Oui c’est vrai. Le cheval…Brrrr… il faut être fou pour grimper sur ces engins. Ils sont tellement imprévisibles. » quand la réalité reprit le dessus : « tellement majestueux, si intimidants..si… ». Elle laisse échapper un rire. « Ok je l’admets, je suis contaminé par l’équitation comme à peu près 90% des habitants de Meadow. Je ne suis pas une adepte de rodéo, mais les ballades à cheval… franchement, ça te transporte facilement dans des univers inconnus. Tu devrais… essayer ? » Dans sa poitrine, elle sent que les choses se tassent, qu’elle s’apaise un petit peu. Trois secondes à parler de cheval et son cerveau reboot complet. Paddy tire un livre de l’étagère.  « Qu’est-ce que tu en penses ? ça pourrait correspondre à ce que ta mère recherche ? » Il lui tend l’ouvrage mais… lui effleure les doigts. Bon sang qu’elle est hyper sensible. Mais n’est-ce pas leur premier contact physique ? Maeve réalise qu’ils n’ont jamais été aussi proches. Il existe plusieurs zones et distances dans la communication : la zone publique, la plus éloignée, la zone sociale (moins de 3m), la zone personnelle (moins de 2m, celle qui fait légèrement grimper la température) puis vient la zone intime, celle qui rapproche par exemple, deux individus dans les transports en commun. C’est dans cette zone qu’elle réalise à quel point son propre corps est insignifiant à côté du sien. Elle se perd un instant dans le regard de Paddy. Erreur 404, once again. Le livre lui glisse d’entre les doigts, sa maladresse habituelle revient au galop. Sauf qu’il lui faut quelques temps pour réagir à la belle, parce que dans son imaginaire, vient se projeter une pensée : les lèvres de Paddy… elle aimerait les caresser du bout des doigts… et peut-être même… les gouters. Maeve tapote ses joues à deux reprises, cherchant désespérément à se réveiller. « Pardon, je suis tellement maladroite… » elle se baisse pour ramasser le livre que Paddy lui a soigneusement sélectionné. Elle l’ouvre et découvre les premières pages. Franchement, elle a du mal à se concentrer. Elle se dit que pour mettre fin à son calvaire, il est temps de passer à l’acte : « Je vais le prendre, merci beaucoup, je pense que ça devrait lui plaire. » à l’acte d’achat, obviously.

tu sais à quel point le cheval est important pour une grande partie de la population. ce n'est pas ton cas. tu as beau avoir un frère champion de rodéo, tu n'aimes pas les chevaux. t'es pas franchement à l'aise sur le dos d'une bête de 1m80. avec ton mètre quatre-vingt-dix, t'aimes pas ça. pas du tout. t'es déjà bien assez grand. un soupir manque de glisser sur tes lèvres. oui c’est vrai. le cheval…brrrr… il faut être fou pour grimper sur ces engins. ils sont tellement imprévisibles. tellement majestueux, si intimidants..si… tu arques un sourcil face à la jeune femme, un sourire amusé sur les levres. ok je l’admets, je suis contaminé par l’équitation comme à peu près 90% des habitants de meadow. je ne suis pas une adepte de rodéo, mais les ballades à cheval… franchement, ça te transporte facilement dans des univers inconnus. tu devrais… essayer ? tu ris un peu et tu hausses innocemment les épaules face à maeve. tu te mords l'intérieur de la jour. oh, crois moi avec un frère champion de rodéo, j'ai déjà eu l'occasion de monter. je suis pas spécialement à l'aise ... c'est trop haut comme bête. tu laisses une moue se dessiner sur tes lèvres. je pense que j'suis déjà assez grand comme ça. tu ris un peu. c'est une réalité, après tout.
tu te tournes un peu vers le rayon de la libraire.
tu observes quelques titres d'ouvrages avant d'en tirer un du rayon, de le proposer à la jeune femme. tu te mords l'intérieur de la joue un bref instant et tu lui tends le livre, tes doigts venant effleurer les siens. consciemment ? peut-être bien. ton regard vient croiser celui de maeve. et le livre vient s'écraser entre vos jambes. tu te pinces les lèvres de longues secondes. pardon, je suis tellement maladroite… c'est rien. tu souffles doucement. tu n'as pas le temps de te pencher pour pouvoir ramasser l'ouvrage, la brune le fait déjà. tu te mords l'intérieur de la joue. je vais le prendre, merci beaucoup, je pense que ça devrait lui plaire. tu hoches faiblement la tête face à maeve. t'as pas envie de la voir s'éloigner. tu te fiches de rester plus tard. un soupir t'échappe et tu hoches la tête face à la brune. cool. tu souffles avec un petit sourire. tu as besoin d'autre chose ? ou tu veux regarder un peu ? je vais déjà mettre ça sur le comptoir. tu esquisses un petit sourire. tu veux trouver une idée pour qu'elle ne parte pas. mais t'as rien qui te vienne à l'esprit.
tu te pinces les lèvres un bref instant. tu récupères le livre et tu t'éloignes un peu en direction du comptoir, pour le poser à côté de la caisse. tu te mords l'intérieur de la joue et tu récupères un petit bout de papier. installé sur ta chaise, tu y griffonnes ton numéro. t'as l'impression d'avoir de nouveau quinze ans. tu soupires un peu. tu relèves la tête quand maeve te rejoins et tu esquisses un petit sourire. tu ne peux t'empêcher de lui tendre le petit papier. je pense que ça fait assez longtemps ... qu'on attend. tu ris un peu, haussant les épaules. elle en fera ce qu'elle veut, après tout.

Il lui disait « tu as besoin d’autre chose ? », elle entendait « t’as besoin d’aide pour redescendre sur Terre ? ». Elle qui n’avait besoin de rien au départ… elle se retrouvait là, avec plus de désirs en ce qui concerne Paddy qu’elle n’en avait jamais eu auparavant. Elle avait indéniablement envie de rester, d’embaumer l’air de son parfum encore un petit peu, d’engager de nouvelles discussions avec lui. Elle jete un rapide coup d’œil à l’extérieur de la librairie : la nuit tombait pleinement. « Merci Paddy… mais j’veux pas abuser non, je suppose que c’est bientôt l’heure de la fermeture en plus ? J’te prends le livre et je me dépêche de te laisser tranquille. » dit-elle en pressant le pas pour le rejoindre au comptoir. Maeve ne pouvait tout simplement pas oublier ses bonnes manières. Peut-être cherchait-il à l’aider, à combler ses besoins en tant que cliente et d’agir en bon vendeur, tout simplement. Elle qui n'avait à l'origine rien à faire là de particulier...

Fouillant dans son sac à main, elle s’apprête à sortir son portefeuille quand Paddy lui tend un petit bout de papier. « Je pense que ça fait assez longtemps ... qu'on attend. » Elle devine que son numéro de téléphone est griffonné à l’intérieur. Elle tressaillit, la bouche entrouverte, elle ne sait pas quoi dire. Elle rougit. Elle se dit qu’elle se fait sûrement des idées, qu’il ne cherche tout simplement qu’à sympathiser. Oui, sympathiser. Alors elle le prend, le petit bout de papier. Elle a envie de le coller un instant contre elle… mais elle se retient et l’insère timidement dans la poche avant de son pantalon. Elle lui décroche un sourire, elle ne peut pas dissimuler à quel point ça lui fait plaisir : « C’est vrai… après toutes ces années, c’est la plus longue conversation que nous n’ayons jamais eu n’est-ce pas ? ». La nostalgie qu’elle ressentait avant d’entrer dans la librairie arrive à son paroxysme. Elle le revoit plus jeune Paddy… même là, derrière son comptoir, elle arrive à le revoir, dans ses plus jeunes années. Elle reprend sa fouille dans son sac à main pour en sortir son portefeuille. Elle cherche un billet de dix dollars, soit le prix affiché sur l’étiquette de la couverture, avant de poser l’argent sur le comptoir. « Merci pour tout Paddy. Je te souhaite une bonne soirée. Bon courage pour la fermeture ? » elle est trop polie la Maeve.

Elle récupère son bien puis marque une seconde d’hésitation. Ne serait-ce pas là le moment parfait pour l’inviter quelque part ? Elle passe une main derrière sa nuque. Oserai-je ou n’oserai-je pas qu’elle se dit. N'oserai-je pas. Elle tourne les talons, se dirige lentement vers la porte principale, se retourne une dernière fois vers Paddy pour le saluer. Puis elle sort, tranquillement, l’esprit tiré en tous sens. Elle s’éloigne de la librairie, elle marche quelques minutes le long du trottoir. Elle se fige sous le lampadaire. Bon sang, qu’est-ce qu’elle devait faire. Le rappeler plus tard. Pourquoi faire ? Je pense que ça fait assez longtemps ... qu'on attend. : et puis cette phrase qui tourne en boucle dans sa tête. Maeve fait volte-face et se laisse porter par ses jambes. Elle court, elle ne sait pas pourquoi mais elle court. Elle grimpe les petites marches à l’extérieur de la librairie et elle déboule à l’intérieur. Elle est essoufflée. C’est qu’elle n’est pas trop sportive, la demoiselle. Elle lui demande, se tenant à la porte comme-ci elle était sur le point de s’effondrer : « Tu… tu veux m’accompagner, pour prendre un café ? » Elle souffle un peu puis elle ajoute, timidement : « Sauf si… quelqu’un t’attend ou… si tu as autre chose à faire… je me disais… enfin, ça serait bien… » Le grand saut, enfin.

tu proposes à la jeune femme de parcourir les rayons si l'envie est là. tu te fiches bien de l'heure, à présent. toi qui étais pourtant si important de partir il y a quelques minutes encore. tu te pinces les lèvres un bref instant, récupérant le livre entre tes doigts. merci paddy… mais j’veux pas abuser non, je suppose que c’est bientôt l’heure de la fermeture en plus ? j’te prends le livre et je me dépêche de te laisser tranquille. tu te contentes de hocher la tête, te dirigeant vers le petit comptoir de la librairie. tu scannes le livre pour la caisse et, en attendant que la jeune femme récupère son portefeuille, griffonnes ton numéro sur un bout de papier. pourquoi tu fais ça exactement ? t'en sais rien.
est-ce que tu as envie de la revoir ?
oui. la réponse est évidente. tu ne saurais pas expliquer pourquoi, ou comment. c'est comme ça, c'est tout. il y a toutes ces années depuis lesquelles ton esprit pense parfois à la jeune femme et ça, ça ... ce n'est pas anodin. clairement pas. tu te pinces les lèvres un court instant. pourquoi attendre tant de temps ? tu as tout gâché, il y a plusieurs années. t'étais définitivement trop timide pour un garçon. mais ... mais il y a tout de même trois années qui vous éloigne, et trois ans, ça semble toujours énorme, quand on est plus jeune. tu viens lui tendre ce simple bout de papier. c’est vrai… après toutes ces années, c’est la plus longue conversation que nous n’ayons jamais eu n’est-ce pas ? un rire s'échappe de tes lèvres, et tu hoches la tête. ouais, c'est vrai. tu te contentes d'approuver. tu viens tirer le tabouret présent sous le comptoir pour t'y asseoir, laissant maeve sortir son porte-monnaie, et te tendre un billet. merci pour tout paddy. je te souhaite une bonne soirée. bon courage pour la fermeture ? tu hoches la tête avec un léger sourire en encaissant, avant de laisser maeve récupérer le livre. elle s'éloigne ensuite et tu l'observes de longues secondes, même à l'extérieur, jusqu'à ce que tu ne puisses plus la voir.
un léger souffle t'échappe et tu glisses tes mains contre ton visage. t'as réellement cette impression de revenir des années en arrière. tu ne sais pas encore si tu apprécies totalement cette sensation ou non.

tu jettes un coup d’œil à l'horloge.
plus que vingt petites minutes à tenir.
tu laisses un petit soupir t'échapper, et tu attrapes une feuille blanche pour gribouiller un peu. t'as pas envie de te lancer dans une longue activité. t'as même plutôt envie de rentrer chez toi et de te laisser tomber sur le canapé. tu appuies ton menton dans une main, et tu relèves la tête, les sourcils légèrement froncés, quand maeve refait irruption dans la librairie, visiblement essoufflée. tu te redresses un peu. c'est un mélange d'inquiétude et de curiosité qui t'habites. tu… tu veux m’accompagner, pour prendre un café ? sauf si… quelqu’un t’attend ou… si tu as autre chose à faire… je me disais… enfin, ça serait bien… tu esquisses un petit sourire. personne ne m'attend. tu souffles simplement, la tête légèrement penchée sur le côté. un coup d’œil à l'horloge. je suis tout à toi d'ici dix minutes. tu ajoutes à l'intention de la jeune femme, un sourire sur le coin des lippes. tu te lèves d'ailleurs pour aller ranger quelques affaires, laissant la jeune femme attendre à l'intérieur si elle le souhaite. tu reviens quelques minutes plus tard en enfilant ta veste, tirant de ta poche ton trousseau de clés. après toi. tu souffles avec un petit sourire à la jeune femme, la laissant sortir, avant de fermer à clé la porte derrière vous. et de faire de même avec le rideau métallique. alors, où allons nous ? tu demandes, te tournant un peu vers la jeune femme. il y a un établissement assez calme en bas de la rue. tu ajoutes. tu y vas souvent avec rory, pour parler de tout et de rien, pour sortir un peu ta frangine de son appartement.

« Personne ne m’attend ». Elle reprenait son souffle, la main toujours agrippée à la poignée de la porte. « Je suis tout à toi d'ici dix minutes ». Il quittait ensuite son tabouret pour s’enfoncer plus loin dans la librairie. Maeve décida de rester à l'intérieur pour l'attendre. Dix minutes ? Suffisantes pour se remettre d’aplomb. Dans le reflet intérieur de la vitrine, Maeve constatait qu’elle n’était plus de la même fraîcheur qu’au petit matin. Elle glissa ses mains dans ses cheveux, comme pour y passer un coup de peigne du bout des doigts. Puis elle s’agita un peu, fouinant rapidement dans son sac à main pour en sortir un rouge à lèvres qu’elle appliqua délicatement. La teinte mat posée, elle ajusta son collant sous sa jupe de velours avant de resserrer l'étreinte de son écharpe autour de son cou. Quelques minutes passèrent, ensuite. Personne ne l’attend… vraiment ? Elle se pinça les lèvres : inviter le mystérieux Paddy à prendre un café, avait-elle vraiment fait ça ? Maeve souriait nerveusement quand l’objet de ses pensées revenait à l’avant de librairie, son corps bientôt enveloppé dans sa veste, un trousseau de clefs entre les mains.

« Après toi. » Elle lui emboîta le pas et quitta donc la librairie la première tandis qu’il en effectuait la fermeture. « alors, où allons nous ? » Une question évidente à laquelle Maeve n’avait pas anticipé de réponse. Quel était son plan déjà ? Un café ? En pleine soirée ? Était-elle à ce point perturbée ? «  il y a un établissement assez calme en bas de la rue. » Soulagement. « Super, je te suis... ». Ils commencèrent à descendre la rue. Les températures étaient fraîches à cette époque de l’année, sa respiration projetait un léger brouillard. Maeve marchait à côté de lui, à distance raisonnable. « Alors cette librairie… elle est à toi ? Je venais souvent avec mon père, j’étais une cliente régulière. C’est fou comme cet endroit a conservé son âme d’autrefois. Je reviendrai régulièrement… »  parce que je t'y trouverai. aimerait-elle ajouter. « Tu seras obligé de me parler, tu sais ? Quand je passerai.. » Elle se tourne un peu vers lui et étire un sourire moqueur sur ses lèvres équilibrées. Elle le taquine, le force quelque peu à se remémorer ce passé inoublié. La marche se poursuit jusqu’à ce fameux établissement. Elle passe la première et retire son écharpe pour le bloquer sous les lanières de son sac à main. La chaleur à l’intérieur est presque étouffante. Maeve avance machinalement vers une table vide, proche de la baie vitrée mais suffisamment éloignée du courant d’air froid de la porte d’entrée. En y regardant de plus près, c’était à peu près la seule table vide du café. Elle se glissa lentement sur sa chaise, se débarrassant de sa veste pour libérer son pull col en v. A peine étaient-ils installés que le serveur fit son apparition pour prendre leur commande. « Un chocolat viennois, s’il vous plaît ». un choix gourmand, sucré, signe d'une certaine anxiété chez la jolie brune.  

tu récupères rapidement tes affaires. peut-être que la journée n'est pas si calme et ennuyante qu'elle ne l'a été jusqu'à présent. peut-être que ta soirée va rehausser le tout. probablement, même. tu te mords l'intérieur de la joue un bref instant et tu glisses tes doigts contre ton visage en t'éloignant un peu dans l'arrière-boutique, pour ranger quelques livres et surtout, pour récupérer tes affaires. tu enfiles ta veste en revenant vers maeve. tu ne peux t'empêcher de remarquer le rouge sur ses lèvres, plus prononcé qu'avant. et tu te demandes s'il resterait ancré contre ta peau, si elle venait l'embrasser. (n'importe ou serait agréable.) tu offres un sourire à la brune avant de la laisser sortir, et de fermer la librairie. tu enfonces tes clés dans tes poches, et vous vous mettez à marcher tranquillement. super, je te suis... tu esquisses un sourire. alors cette librairie… elle est à toi ? je venais souvent avec mon père, j’étais une cliente régulière. c’est fou comme cet endroit a conservé son âme d’autrefois. je reviendrai régulièrement… tu seras obligé de me parler, tu sais ? quand je passerai.. tu ris un peu aux mots de la jeune femme. elle n'a pas tord, au fond. et tu sais très bien à quoi elle fait référence. t'avais trois ans de moins que moi. c'était énorme à l'époque, pour le timide que j'ai pu être. enfin, surtout pour le gamin élevé par des parents un peu à côté de la plaque sur certains aspects de la vie. tu souffles avec une petite moue. plus qu'à côté, ouais. tu vas bien devoir lui dire à maeve, que t'as une gamine de dix-neuf ans. pas maintenant. (qu'est-ce que tu l'aimes ta gamine.) et puis, je t'ai parlé, aujourd'hui. tu ajoutes avec un petit sourire victorieux. il ne vous faut que quelques minutes pour arriver dans l'établissement en question à mi-chemin entre le café et le bar, tu y viens souvent avec rory.

tu tiens la porte à maeve pour la laisser entrer, et tu la suis dans la chaleur de l'endroit. tu desserres un peu l'écharpe que tu avais enroulée autour de ton cou pour lutter contre le froid, et tu suis la jeune femme jusqu'à une petite table de libre. tu te débarrasses rapidement de ton manteau pour venir t'installer face à la brune, ton regard la détaillant un instant.
un serveur fait son apparition un peu trop rapidement à ton goût. un chocolat viennois, s’il vous plaît. un cappuccino pour moi. tu ajoutes. vous êtes là pour boire un café après tout, non ? tu observes un bref instant le serveur partir, avant de rapporter ton attention sur la brune. pour répondre à ta question de tout à l'heure, je ne suis malheureusement par le propriétaire de la libraire. j'y travaille juste. tu souffles. tu aimerais bien, pouvoir la racheter. mais t'as clairement pas assez d'argent de côté pour ce genre de dépense. et la banque ... tu préfères ne pas y penser. tu te pinces les lèvres un court instant. mais c'est sympa, c'est des horaires de journées, j'ai un peu de temps libre. tu hausses les épaules l'air de rien. un jour sans doute. enfin bon, t'as bientôt quarante ans. un petit soupir manque de t'échapper à cette pensée. tu ne sais pas spécialement quoi dire, n'oses pas la questionner sur cette longue absence de la ville. tu te doutes sans mal que le sujet doit être sensible. et toi alors ? félicitation pour le white lotus, même si ça fait déjà un petit temps que tu l'a racheté. tu souffles, un sourire doux - et tendre - sur les lèvres. tu te redresses un peu quand le serveur revient avec vos consommations et avant que la brune n'ait le temps de quoi que ce soit (tu connais les prix par cœur, quasiment), tu viens tendre un billet pour régler vos boissons.

t'avais trois ans de moins que moi. c'était énorme à l'époque, pour le timide que j'ai pu être.  Sur ce point, il lui était difficile de lui donner raison. Elevée au sein une famille de cinq enfants, Maeve était pratiquement la plus jeune de la famille avec Nash, le cadet de la famille. A l’école comme à la maison, elle passait plus de temps avec des garçons et des filles plus âgées et la différence d’âge ne lui faisait pas vraiment peur. (Sans doute cherchait-elle à se démarquer un peu des autres aussi). Elle avait cette certaine maturité, cette aisance facile avec les personnes plus âgées. En fin de compte, elle n’avait jamais considéré l’âge comme une barrière. Elle reconnaissait, cependant, la timidité de Paddy. Elle s’était persuadée pendant très longtemps que ce trait de caractère chez lui était responsable de leur relation à l’état de néant. Pourtant, toutes les émotions qu’elle avait ressentie dans la librairie lui donnèrent conscience de sa propre culpabilité. Maeve prit part à de nombreuses reprises à son jeu de regard. Elle s’amusait beaucoup avec cette situation, prenait plaisir à lui répondre par un sourire, un simple geste amical, un regard prolongé. Elle mettait, inconsciemment de côté, le fait qu’il lui plaisait... Elle avait pourtant tant de fois désirée qu’il fasse le premier pas, qu’il s’autorise une infraction à sa timidité. Elle qui était si à l’aise avec les autres, n’aurait-elle pas pu simplement lui tendre la main ? Cette « connexion » entre elle et lui, était resté coincée là, quelque part dans une case de son cerveau.
Et cette case venait de se libérer.

Désormais assise en face de lui, bien des années plus tard, elle se sentait plus que jamais coupable et stupide de sa propre naïveté. Elle se demandait comment les choses auraient évoluées si elle avait le premier pas. Son petit cœur se serra un peu à l’intérieur. Maintenant, elle redoutait ce qu’elle allait apprendre sur lui. Elle jeta un coup d’œil discret sur les mains de Paddy. Pas d’alliance à signaler. Mais peut-être était-il fiancé ? Diablerie. Je débloque ou quoi ?  " pour répondre à ta question de tout à l'heure, je ne suis malheureusement par le propriétaire de la libraire. j'y travaille juste. mais c'est sympa, c'est des horaires de journées, j'ai un peu de temps libre. un jour sans doute.  » alors Paddy était libraire, pas encore propriétaire. Elle se demandait pourquoi. « Je pensais sincèrement qu’elle t’appartenait. Tu avais l’air si sûr de toi tout à l’heure, si épanoui. Pardon… ça n’aide pas trop de dire ça. J’espère que tu pourras aller au bout de tes projets, enfin, si tu envisages de la reprendre ou d’en ouvrir une autre, ailleurs ? ». « et toi alors ? félicitation pour le white lotus, même si ça fait déjà un petit temps que tu l'a racheté. » Son sourire… Le white lotus, son petit nid, son amour de salon de thé, le sauvetage de sa vie. « Oh tu sais, ça fait pas si longtemps, une année tout au plus. J’te remercie en tout cas, c’est gentil.  J’ai eu de la chance que l’ancien proprio recherche un remplaçant. Le white lotus est vraiment arrivé au bon moment ». Elle regarde un petit instant à l’extérieur de la baie vitrée. « J’avais besoin de reprendre ma vie en main après ma – très – courte carrière à Chicago. Cette vie effrénée... pas faite pour moi. Franchement, elle me détruisait à petit feu. »   Elle se redresse aussi quand le serveur apporte la commande. Paddy sort immédiatement un billet de sa poche pour régler les boissons. « Mais… » trop tard, le serveur récupère l’argent pour prendre le chemin du comptoir. Elle hoche simplement la tête, pour le remercier. « La prochaine fois, c’est pour moi. » pourvue qu'il y en ait une.  elle récupère la cuillère de son chocolat viennois sur la sous-tasse avant de l’enfoncer lentement dans la chantilly. Elle qui l’invitait à prendre un café se retrouvait à plonger sa cuillère dans un assemblage de chantilly et de chocolat. La vérité étant qu’elle n’aimait pas le café. Chaque fois qu’on lui disait - Tu n’aimes pas le café ?! Comment fais-tu pour rester éveiller toute la journée ?! » (d’un air genre, complètement outré) elle avait envie de répondre : - Le café c’est amer, horrible et je préfère le whysky, oui oui, une bonne boisson de bonhomme pour me maintenir « en vie ». L’alcool et Maeve… la belle histoire. « Et toi dis-moi, tu as passé toutes ces dernières années à Meadow ? » elle a de la chantilly sur le coin des lèvres la Maeve. Shame.

c'était ... c'était trop, trois ans de différence. surtout en étant plus âgé que la brune. elle avait quinze ans quand t'en avais dix-huit. c'est bien trop. tu fermes les yeux un instant, retenant un léger soupir. ouais, et puis ça a jamais été trop dans ton caractère. t'es pas le mec qui parade avec les filles à son bras. plus du genre à les observer de loin. pas souvent le premier choix.
tu peux sentir le regard de la brune un instant.
sur tes doigts. je pensais sincèrement qu’elle t’appartenait. tu avais l’air si sûr de toi tout à l’heure, si épanoui. pardon… ça n’aide pas trop de dire ça. j’espère que tu pourras aller au bout de tes projets, enfin, si tu envisages de la reprendre ou d’en ouvrir une autre, ailleurs ? tu hausses un peu les épaules. pourquoi pas. je sais pas honnêtement, j'ai jamais économisé assez pour ce genre de choses. ça me convient bien pour l'instant, ce que je fais. un petit soupir glisse sur tes lèvres. oh tu sais, ça fait pas si longtemps, une année tout au plus. j’te remercie en tous cas, c’est gentil. j’ai eu de la chance que l’ancien proprio recherche un remplaçant. le white lotus est vraiment arrivé au bon moment. j’avais besoin de reprendre ma vie en main après ma – très – courte carrière à chicago. cette vie effrénée... pas faite pour moi. franchement, elle me détruisait à petit feu. tu hoches faiblement la tête. et quand le serveur arrive, tu ne laisses pas le temps à la brune de faire quoi que ce soit, réglant vos consommations. mais... la prochaine fois, c'est pour moi. tu ris un peu. si tu veux. tu réponds avec un petit sourire. parce que ça, ça veut dire la revoir. et ça te plaît plutôt bien, comme idée.

tu viens glisser tes doigts dans tes cheveux et tu viens porter ta tasse à tes lèvres, fermant les yeux un bref instant. l'heure ne se prête pas du tout à un café, mais tant pis. tu t'en fiches un peu, pour être honnête. et toi dis-moi, tu as passé toutes ces dernières années à meadow. tu hoches doucement la tête, tes doigts enroulés autour de ta tasse. tu relèves un peu la tête vers la brune et tu esquisses un petit sourire, venant lui designer le coin des lèvres. chantilly. tu souffles, amusé. tu aurais pu venir la retirer du bout des doigts, mais... c'est intime, comme geste, non ? ouais, je suis resté en ville. j'ai pas vraiment d'autre endroit ou aller et ... j'ai toute ma fratrie ici. tu esquisses un petit sourire. tu te mords l'intérieur de la joue un bref instant. et pas que. tu souffles un peu plus doucement. tu viens prendre une petite inspiration. j'ai une fille de dix-neuf ans. tu viens appuyé une main dans ta paume. on a jamais vraiment été en couple avec sa mère, c'est plus une très bonne amie. mais je ne pouvais définitivement pas quitter meadow. tu ajoutes pour t'expliquer un peu. et puis ... les années sont passées et je suis toujours là. un rire t'échappe et tu viens boire une nouvelle gorgée de café. t'as pas grand chose à raconter, en réalité. ta vie est pas très passionnante. la routine, depuis quelques longues années.

 « Chantilly » « Ah ? » Ses traits luttaient pour paraître impassible mais quelques rougeurs sur ses joues vinrent trahir sa gêne. Elle tapota ses lèvres à l’aide de la serviette qui accompagnait sa boisson. La chantilly désormais engloutie, elle porta la tasse à ses lèvres pour boire quelques gorgées :  « ouais, je suis resté en ville. j'ai pas vraiment d'autre endroit où aller et ... j'ai toute ma fratrie ici. »  jusqu’ici, tout allait bien.  « et pas que. »   mais à partir de là… elle baissa les paupières et prit une longue inspiration, prête à entendre le pire comme le meilleur, du pire.  «  j'ai une fille de dix-huit ans »  la tasse lui glissa des doigts pour tomber sur la table dans un fracas, miraculeusement droite sur la sous-tasse. « Me..merde. Excuse-moi, c’était plus chaud que ce que je croyais. » (maladroite). Une fille ? Âgée de dix-huit ans ? Mais alors dans ce cas, Maeve n’avait que quinze ans à la naissance de la fille de Paddy ?! Avec un léger soupire, elle écarta les mèches de son visage. Décidément, elle ne connaissait rien de rien sur sa vie. Si elle calculait bien, Paddy devait avoir dix-huit ans ou dix-huit ans, une époque où elle était encore lycéenne, et lui, elle ne savait pas trop… sans doute étudiant ? Peut-être pas ? S’il était devenu père, si jeune, peut-elle avait-il fait des choix compliqués, peut-être même un certain nombre des sacrifices concernant ses projets ?  « on a jamais vraiment été en couple avec sa mère, c'est plus une très bonne amie. mais je ne pouvais définitivement pas quitter meadow. et puis ... les années sont passées et je suis toujours là. »  Maeve se frotta le bras comme-ci elle avait froid. La mère de l’enfant, une très bonne amie ? Et si… elle la connaissait Maeve ? Peut-être une ancienne camarade de classe de Paddy ? Une fille qu’elle aurait déjà croisée dans les couloirs ? Les questions se bousculaient dans sa tête, le chaos de la librairie était de nouveau de retour. « Ah ouais c’est… » elle ne pouvait définitivement pas lui cacher sa surprise. Elle portait sur Paddy un regard complètement nouveau. « Je ne sais pas trop quoi dire dans ces cas là… je ne peux pas dire félicitations avec dix-huit ans de retard… ou peut-être que si ? » elle souriait franchement. Elle n’avait aucune difficulté à l’imaginer père d’une petite fille, mais père d’une adolescente… Mon dieu, n’était-elle pas à des années lumières de tout ça ? Paddy n’était pas l’exception. A trente-quatre ans, de nombreuses de ses connaissances étaient déjà mariées, fiancées, avec un ou deux (si ce n’est plus pour certain) enfants en bas âge. La concernant, elle était toujours célibataire depuis huit-mille ans, sans enfants, propriétaire d’un salon de thé. Elle n’avait pas accompli grand-chose… si ce n’est accumuler les erreurs dans sa vie professionnelle, dans ses relations. Et même avec sa famille qu’elle avait fui pendant dix ans, pour ne rentrer qu’à quelques rares occasions. Revenir à Meadow et subir le courroux de Nash, devenir propriétaire du White Salon et puis… quelle était la prochaine étape ? « Dix-huit ans alors. Comment s’appelle-t-elle ?  Est-ce qu’elle te ressemble ? » elle avait envie d’en savoir plus, pas seulement par curiosité, mais parce qu’elle voulait le découvrir un peu plus, petit bout par petit bout.   « J’imagine qu’elle doit être assez grande, sûrement plus grande que moi. Quoi que.. c’est pas bien difficile de faire plus grand. Et puis très belle aussi… » Elle riait d’elle-même. C’est vrai, elle était si petite et si frêle, cette Maeve. Elle faisait bien sûr allusion à la taille de Paddy... si grand... si..attirant.. se blottir contre lui... elle chassa cette idée de son esprit.  

tu retiens un petit rire face à la jeune femme, qui vient éponger la chantilly au coin de ses lèvres. tu te contentes d'un sourire. tu penses parfois, à toutes ces années passées à meadow. ville que tu n'as jamais quittée. tu aurais pu, sans doute, si tu l'avais voulu. tu as un peu d'argent de côté. c'est pas énorme, mais ça aurait pu suffire. mais tu n'as jamais eu le courage de tout ça. jamais eu le courage de quitter tes frères et sœurs, de quitte ta fille. tu aurais été trop égoïste de vouloir la prendre avec toi, alors qu'elle vivait depuis toujours chez sa mère. relation sans doute un peu compliquée par moment. une fille que tu ne vois pas tous les jours et pourtant pour qui tu ferais tout. les années sont calme, et qu'est-ce que tu aimes passer du temps avec cori. tu as bien conscient d'être du bon côté de la pièce. que tout n'est pas si simple entre l'adolescente et sa mère. t'essayes de tempérer, parfois. me..merde. excuse-moi, c’était plus chaud que ce que je croyais. la tasse de maeve retombant miraculeusement droite sur la table te tire de tes pensées. c'est rien. tu souffles.
trois petites années de différence, c'est énorme.
notamment quand elle n'avait que quinze ans et que toi, tu étais déjà en train d'apprendre à devenir papa. tu te pinces les lèvres de longues secondes. ton regard croise celui de la jeune femme, qui ne devait certainement pas s'attendre à ce genre de nouvelles. t'es que ça peut tout foutre en l'air. mais ... mais si quoi que ce soit doit arriver, tu veux simplement qu'elle le sache. parce que t'es pas de ces hommes à avoir honte de leurs enfants, à vouloir le cacher pour ramener quelqu'un à la maison. après toutes ces longues années, sa naissance reste la plus belle journée de ta vie. ah ouais c’est… je ne sais pas trop quoi dire dans ces cas là… je ne peux pas dire félicitations avec dix-huit ans de retard… ou peut-être que si ? un petit rire t'échappe. je sais pas trop. tu ris un peu. tu hausses les épaules. si tu avais le choix de recommencer, tu ne sais pas si tu emprunterais exactement la même route. des enfants, oui. si jeune ? tu secoues la tête. tu n'as fêté tes dix-huit ans que trois mois après la naissance de cori, après tout. tu étais jeune. trop jeune. définitivement trop jeune.

dix-huit ans alors. comment s’appelle-t-elle ? est-ce qu’elle te ressemble ? tu te mords l'intérieur de la joue et tu ne peux t'empêcher de rire un peu aux mots de maeve, haussant les épaules. pas vraiment non, elle est blonde. tu souffles avec un sourire. elle s'appelle coralie. tu ajoutes en buvant une gorgée de café. j’imagine qu’elle doit être assez grande, sûrement plus grande que moi. quoi que.. c’est pas bien difficile de faire plus grand. et puis très belle aussi… tu hoches faiblement la tête. elle est belle, ta princesse. mais t'es pas très objectif, en y pensant. mais elle est magnifique. si je t'en ai parlé, c'est que ... tu retiens un soupir. c'est con, ce que t'as envie de dire. elle fait partie de ma vie, c'est tout. tu souffles finalement.
si tu veux de moi dans ta vie, t'es obligée de l'accepter aussi.
enfin bref, c'est ... voilà. tu te mords l'intérieur de la joue un bref instant. t'es un peu con, quand t'y penses. mais bon, maeve, c'est différent. maeve, c'est pas comme toutes les filles que t'as déjà pu croiser un soir ou deux. elle, elle à le droit de savoir. y'a son sourire dans ta tête depuis tellement de temps.

Coralie. Un prénom si joli, si doux. Blonde ? Un si beau contraste avec la couleur des cheveux de Paddy. Maeve, elle souriait bêtement en imaginant la douceur des traits de Coralie. Peut-être l’avait-elle déjà croisé à Meadow, sans le savoir. Se ressemblaient-ils ? Ne serait-ce qu’un petit peu ? Ou bien était-elle le portrait de sa mère ? Aussi étrange que cela pouvait paraître, Maeve avait envie de la voir… pas seulement pour mettre un visage sur son prénom trop mignon, mais parce qu’elle était la fille de Paddy… donc pas n’importe qui.   « si je t'en ai parlé, c'est que…elle fait partie de ma vie, c'est tout. enfin bref, c'est ... voilà. » Elle resta de marbre, quelques secondes, avant de terminer son chocolat d’une traite. Son petit cœur se serait encore une fois. Quel message cherchait-il à lui faire passer ? Elle pouvait interpréter ça de plusieurs manières, sans doute ne s’en était-il pas rendu compte. Qu’est-ce qui voulait dire exactement ? Que devait-elle répondre à ça ? Elle paniquait, ne sachant pas quoi répondre quand la sonnerie de ses sms sonna à plusieurs reprises. « Mince, excuse-moi une seconde. ». Elle récupéra son smartphone dans la poche avant de son sac à main avant de consulter rapidement ses derniers messages. « C’est une amie…elle insiste pour que je passe la voir ce soir… je pense que…je ferai mieux d’y aller. On ne sait jamais, avec elle. » elle offrait un sourire gêné à Paddy. Elle ne voulait surtout pas lui donner l’impression de fuir, mais elle restait un peu perturbée par ses derniers mots. Toute cette soirée n’était de toute façon pour elle qu’une éternelle confusion. « Je ne sais pas trop ce que tu voulais dire tout à l’heure…mais j’imagine à quel point elle doit être importante pour toi. Je n’ai pas d’enfant moi-même… mais ce lien que tu partages avec elle, je l’imagine tellement fort. J’en suis presque jalouse… »  Avoir un enfant, devenir parent, Maeve n’avait jamais vraiment considéré la question. Elle qui fuyait la religion depuis longtemps maintenant n’était pas forcément bien vue par sa famille, en particulier par sa mère, très portée sur un modèle familial parfait. A chaque visite au domaine Washington, Maeve se retrouvait à chercher des excuses pour justifier son célibat. Sa mère la pressait de trouver « un bon parti » pour « fonder une famille »… mais elle ne se sentait tout simplement pas prête. Et puis pour ça… elle devait rencontrer la bonne personne, n’est-ce pas ? Les dernières expériences de couple de Maeve furent tellement catastrophiques... l’idée même de se marier lui semblait inimaginable.  

Maeve passa son écharpe autour de son cou. « Je te remercie d’avoir accepté ce café en tout cas. Je suis vraiment désolée de m’éclipser comme ça…» rester avec lui, encore des heures et des heures, elle en avait envie, terriblement envie. Elle termina de se préparer, passant ses bras dans sa veste. Les lanières de son sac à main posées sur son épaule, elle se préparait à partir. « N’hésite pas à passer au White Lotus, ça me ferait plaisir de t'offrir un café, ou n'importe quoi qui te ferait plaisir... » son téléphone vibra dans sa main, c’est Roxy qui l’appelait. « Elle n’arrête pas… je vais lui répondre sinon elle risque de m’en vouloir... puis ça m’inquiète, un peu. J'y vais... de toute façon, on se revoit bientôt ? J'ai ton numéro après tout... t'as pas fini d'entendre parler de moi. » Elle le salua d’un simple geste amical, un sourire marqué sur les lèvres, avant de prendre le chemin de la sortie du café l’oreille collée à son téléphone. Elle n’arrivait pas à se concentrer sur les mots de Roxy, elle était vraiment mal à l’aise vis-à-vis de ce départ hyper précipité…elle se promit de lui envoyer un sms, plus tard dans la soirée, pour lui dire combien elle était heureuse de lui avoir parlé ce soir... et combien elle serait heureuse, de le revoir.

tu te pinces un bref instant les lèvres, et ton regard se pose sur la jeune femme face à toi. tu observes maeve de longues secondes. pas assez courageux pour dire clairement à la brune ce que tu penses. et pourtant l'envie certaine de faire passer un message, quel qu'il soit. mon dieu, rory se ficherait tellement de toi. tu te grattes la joue du bout des doigts. tu te pinces les lèvres quand la sonnerie du téléphone de maeve brise le silence. mince, excuse-moi une seconde. c'est une amie…elle insiste pour que je passe la voir ce soir… je pense que…je ferai mieux d’y aller. on ne sait jamais, avec elle. tu hoches doucement la tête, ne sachant pas réellement s'il s'agit d'un réel sms de cette amie ou non. tu préfères croire la jeune femme. je ne sais pas trop ce que tu voulais dire tout à l’heure…mais j’imagine à quel point elle doit être importante pour toi. je n’ai pas d’enfant moi-même… mais ce lien que tu partages avec elle, je l’imagine tellement fort. j’en suis presque jalouse… tu relèves un peu la tête face aux mots de maeve. tu te mords l'intérieur de la joue un bref instant. ça t'arriveras. tu souffles simplement, avec un petit sourire face à la brune. tu espères sincèrement qu'elle saura trouver quelqu'un. tu te mords l'intérieur de la joue un bref instant.

tu l'observes récupérer son écharpe. je te remercie d’avoir accepté ce café en tout cas. je suis vraiment désolée de m’éclipser comme ça… un petit soupir glisse sur tes lèvres. tu aurais aimé que ce moment soit plus long. un petit soupir t'échappe. n’hésite pas à passer au white lotus, ça me ferait plaisir de t'offrir un café, ou n'importe quoi qui te ferait plaisir... elle n’arrête pas… je vais lui répondre sinon elle risque de m’en vouloir... puis ça m’inquiète, un peu. j'y vais... de toute façon, on se revoit bientôt ? j'ai ton numéro après tout... t'as pas fini d'entendre parler de moi. tu te mords l'intérieur de la joue et tu hoches doucement la tête. y'a intérêt. tu souffles avec un petit sourire, la laissant s'éloigner. tu l'observes un instant, accoudé contre la table, et tu viens terminer ton café d'une petite gorgée, avant de te redresser et de récupérer tes affaires à ton tour. tu ne t'attendais pas à une journée comme celle-ci. ou plutôt une fin de journée. mais c'était plutôt agréable.bien trop, en réalité, quand la pensée de revoir la jeune femme s'immisce déjà dans ton esprit, t'arrachant un petit sourire.